Hey, This is Metal !

Publié le par blackduck.over-blog.com

Therion-Sitra-Ahra

 

Dernier album de Therion. Therion, qu'est ce que c'est ? Tout le sujet de cet article, autant qu'un groupe de metal diablement culte. Je ne suis pas critique musical, mais j'ai quand même envie d'en toucher un mot ou deux, en bon passionné.

 

Ce groupe a pour moi été d'abord synonyme d'une grande frustration ; Leurs premiers albums découverts dans un ordre relativement chronologique apportaient à mes oreilles du son lourd et un gros gueulard. Of Darkness et Beyond Sanctorum étaient pour moi deux horreurs inaccessibles au néophyte du métal que j'étais.

Alors c'était ça, Therion, le groupe dont on m'a tant parlé ? Encore du vent pour rien. Pas découragé pour autant, j'entamais plus tard l'écoute de Lapaca Kliffoth et vint alors cette fameuse frustration : Toujours cette façon de gueuler pour le mec, oui, mais ça ne me dérangeait plus, d'une part parce qu'il y avait une certaine composition à l'arrière mais surtout il y avait une touche féminine de temps en temps, ainsi qu'un semblant de choeurs. Ca commençait à me titiller mais ce n'était pas parfait, il n'y avait pas moyen de se dire "putain ça déchire" mais plutot "merde, ça pourrait être vachement bien...!". Evocation Of Vovin est le morceau qui symbolisait le mieux cette impression. Il y avait pour moi un potentiel de prog', de metal-lyric. "Si tout l'album était comme ça....". Frustrant quoi.

 

Et c'était comme ça pour tous leurs albums jusqu'a A'arab Zaraq Lucid Dreaming, qui contenait des choses interessantes, comme le très simple Here Comes The Tears, dont on se demande ce qu'il fout dans le répertoire d'un groupe jusqu'alors assez doomesque (enfin doomesque, pas du tout en fait, mais à l'époque "mec qui gueule=doom ou dark", dans mon esprit.). Quiet Desert, toujours sur cet album au nom imprononçable, me plaisait tout autant, non pas dans son ensemble, mais par quelques passages coups de coeur un peu épiques, presque orchestraux. Ca me surprenait et me faisait revenir sur l'album. Malheureusement, ça n'était jamais que quatre-cinq morceaux sur un panel de cinq albums. Pas énorme et TOUJOURS frustrant.

 

Il s'est sûrement passé un an ou deux avant que je ne me décide à acheter moi même un de leurs albums, et non plus simplement en piquer sur le disque dur d'un pote au passage. Simple curiosité, attiré par le nombre conséquent de leurs albums et leur réputation. Et tant qu'a faire autant prendre un album que je n'ai pas, me suis-je dit. Mon choix s'est alors porté sur Theli :

 

theli.jpg

 C'est vrai que c'est spécial, comme pochette...

 

Ce Theli me semblait parfait ; Déjà, je le connaissais pas, celui-là, et à en juger par l'illustration hideuse et vieillote, il ne devait pas être trop éloigné d' A'arab Zaraq Lucid Dreaming, chronologiquement parlant. Et là...

 

Le choc.

 

"WTF ?" C'était ma première impression (mais en français, ouatte ze phoque, ce n'était pas encore répandu. Disons plutot "mais qu'est-ce qu...?!"). Comment un tel changement était-il possible. Ces mecs étaient passés du style un peu darkos' au metal-lyrics, se lachant completement sur l'orchestral, les longues pièces (Mega Therion, l'entrée en matière), les voix féminines, l'inspiration opéra : ça sentait le Wagner équipé grattes éléctriques et doubles pédales, cet album de fou. Hell Yeah, The Desert Of Set, Nightside Of Eden... Tout ce que j'avais rêvé d'entendre chez Therion lors de mes écoutes frustrées de leurs premiers albums était LA, sous mes oreilles ! Le renouvellement dans le bon sens !! De l'orchestral déjanté, un tas de voix, des pièces au rythme changeant et un putain de final !!

Encore aujourd'hui, je me demande comment ils ont pu passer du dark metal le plus primaire au... Heavy orchestral le plus jouissif, disons.

Un putain de choc et un putain de cap.

  

A partir de là, Therion a eu toute mon intention. Et à raison : Chacun de leurs albums par la suite s'est révélé un pur bonheur, toujours renouvelé et jamais retombé dans le darkos. Theli n'était donc pas un soufflé innovateur prêt à retomber dès l'album suivant !

Vovin, le-dit suivant était dans la veine de Theli, en légèrement plus coincé (=plus soft, plus écoutable pour le néophyte ou même encore pour celui ou celle qui n'aime pas le métal. Il suffit d'écouter le simplement crescendo mais entêtant Morning Star) mais contenant toujours ces morceaux d'anthologie, ceux qui font qu'on y revient encore et toujours et qui requinquent pendant et après leur écoute (aaah Wine Of Aluqah....) !

Les albums suivants apportèrent quelques variations dans le style et toujours leurs passages d'anthologie, mais rien de majeur que je n'ai pas la flemme de commenter. Toutefois Therion ne s'est jamais reposé sur ses lauriers, jusqu'a l'album concept Secret Of The Runes, très sympathique quoiqu'un peu coincé toujours.

Tous ces albums étaient déjà sortis depuis belle lurette lorsque je les ai découverts un par un. Therion c'est grosso merdo une quinzaine d'albums. Connaissant forcément bien le groupe, je pensais m'arrêter là, inutile de tout écouter, Theli était indétrônable. 

Je suis alors tombé sur un double album que je ne connaissais pas chez un disquaire anonyme et à un prix plutot ridicule. Bon, pourquoi pas, je suis toujours curieux, pour ce groupe et pour mon genre de musique favori :

 

 Second [et double] choc.

 

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Sirius B. Déjà, niveau pochette, ça a quand même

bien meilleure gueule, depuis Theli... Moins kitsch !

 

Lemuria/Sirius B. Une des meilleures affaires que j'ai pu faire en achetant des cds au pif chez le disquaire du coin et une de mes plus grosses surprises métalleuses. Lemuria est plus gothique, plus calme (ok, non, il y a le double thème Three Ships Of Berik avec du bon riff épique, histoire de bien se réveiller) et assurément différent de tout ce que je connaissais de Therion, beaucoup plus penchant vers la symphonie, du son beaucoup plus... Nightwish-ien. An Arrow From The Sun, complètement peace, en est la meilleure image.

Et surtout, surtout, j'avais involontairement gardé le meilleur pour la fin ; Sirius-B est un des meilleurs albums de metal symphonique que je connaisse. Parce qu'il n'y a rien à y jeter, parce qu'il est complet :

Une première pièce épique, un gros son heavy qui l'emporte pour une fois sur le symphonique, présent aux moments ou il le faut, progressivement plus important, les voix féminines en filigrane. Blood Of Kingu, classique dans le genre mais annonce la couleur. Ca va tout déchirer.

Son of The Sun, dans le même esprit, avec un atout supplémentaire. Un refrain qui décide de s'installer dans votre tête et de ne plus en sortir ; C'est "pire" que du Edguy, une seule écoute suffit pour s'en rappeler.

The Khlysti Evangelist est plus expérimental et marque tout de suite par son intro. Pas ma pièce préférée. A ce moment, je me suis dit qu'au pire, les deux premiers morceaux me contentent déjà bien, au prix ou j'ai payé l'album.

Dark Venus Persephone, un titre résolument cliché pour un des morceaux les plus accrocheurs pour ceux qui apprécient le style Nightwish dans leur rythme heavy. Un bon substitut, d'ailleurs. Entêtant. Première écoute : "Je suis déjà bercé, peu importe la suite."

Kali-Yuga part 1 and 2 : Comme qui dirait, OH PUTAIN ! Une première partie un peu experimentale (pas ce que je préfère chez Therion) et relativement répétitive, longue en plus... mais qui prend tout son sens lorsque la partie numéro 2 vient directement s'attaquer à vos oreilles pour violer vos tympans ! Du très gros son décomplexé couplé à de gros choeurs/ voix lyrique féminine solo, on ajoute de l'orchestral, du heavy, on secoue très fort (si possible avec les cheveux longs et dans un pogo) et BORDEL DE MERDE ça c'est du Therion !!! J'en verserais presque une larme tiens ! De sang, pour rester dans l'esprit.

Les morceaux suivants, plutôt bons, se calment, après ce qu'on vient de se prendre dans la gueule jusqu'a ce que vienne la dernière pièce, Voyage Of Gurdjieff (go wikipédia, pour ce sorcier) : Juste une des meilleures pieces de heavy-orchestral qui soit. Non : Pas une des meilleures que je connaisse. Une des meilleures qui soient.

 

Album culte. Généralement, après un album culte, je suis déçu par le suivant. C'était le cas avec le double album Gothic Kabbalah, qui lui, n'était pas sorti depuis longtemps. Mon premier véritable nouvel album de Therion. Plutôt correct, lorsque je le réécoute, j'aurais presque pu le revendre tant j'en avais été ennuyé les premiers temps. Même aujourd'hui, je trouve cet album plutôt mou, à l'exception de deux trois morceaux qui sortent du lot (The Wand Of Abaris) et qui m'empêchent de laisser cette cabbale gothique de prendre la poussière.

 

Enfin nous voilà au dernier album sorti récemment, Sithra Ahra. Si je n'en connais pas la date exacte (je ne surveille jamais les sorties de mes groupes, même mes préférés), "récemment" convient très bien. Disons une place dans les nouveaux albums Fnac et un prix vert. Comme ça tout le monde voit.

Un album résolument soft, seuls deux trois passages nous rappellent qu'on a affaire à un groupe de métal, mais dans l'ensemble, c'est de la grosse compo orchestrale. Très bien foutue, cependant. Land Of Canaan a déjà mes faveurs. Je n'ai pas encore assez de recul dessus, mais assez pour savoir qu'il est très bon et ne plaira pas à tous les métalleux.

 

Voilà. C'est ça, Therion.

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